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15/02/2013

Jeudi 14 février, Tenjore - Madurai

Jeudi 14 février,

La route pour aller à Kotchi est longue et josette veut que je voie les différents célèbre vieux temples indous. Nous nous sommes arrêtés à côté de Tenjore, dans un palace 4 ou 5 étoiles, conseillé par le guide du routard. Le prix des chambres, environ 6 à 8ooo roupies, nous semblent exorbitant et josette refuse de payer cette somme. Elle feint de partir chercher un autre hôtel en disant, je refuse de payer plus de trois mille roupies. Alors, le chef nous dit : attend une minute, j’ai quelque chose pour vous à 3500 roupies. Il nous montre, dans un bâtiment à l’entrée du domaine, deux chambres doubles qui nous semblent correctes. La soirée se passe agréablement au restaurant où deux musiciens jouent de la musique traditionnelle. Le lendemain, nous décidons de faire un gros breakfast et de ne pas manger à midi. Le matin, Jayan m’accompagnera au temple de Thanjavur (Tenjore)

 Il est très ancien. Tous les temples sont fait à peu près de la même manière. C’est un enclos rectangulaire dont les murs sont ponctués par des tours trapézoïdales ou pyramidales, sculptées de bas en haut. Parfois, il y a plusieurs enceintes à l’intérieur et d’autres tours. Là il y en a trois. C’est le seul temple dont les reliefs ne sont pas peints. L’ensemble des bâtisses sont en grès rouge, comme de la brique. L’endroit est vaste et reposant. En ce début de matinée, il y peu de monde. Nous y restons environ une heure et retournons à l’hôtel chercher Josette. Pour la première fois depuis mon arrivée, le ciel est gris et l’air humide. Au moment d’enfourner nos bagages dans la voiture, un orage s’abat sur nous. Josette est trempée et folle de rage, car nous aurions dû dire au chauffeur de venir chercher nos bagages jusqu’à nos chambres. Mais nous n’avons rien dit et nous nous sommes trempés.

Nous repartons cette fois pour Madurai, par l’autoroute. Un autre temple nous y attend. Mais avant cela il nous faut chercher un hôtel. L’affaire semble compliquée. Ceux présentés par le routard sont peu avenants, le seul qui nous semble possible est complet. Jayan trouve ridicule de payer trop cher et cherche dans les hôtels « plus » indiens. Après quelques refus, nous arrivons au Tamil Nadu Hôtel dont la chambre est à 1700 roupies. A première vue, il semble correct, bien que moins soigné que celui de la veille. Nous payons et au deuxième regard, nous découvrons que le linge n’est pas bien lavé et l’état de propreté du cabinet de toilette, un peu sommaire. On ne peut pas tout avoir. Il est 16heures et nous partons boire dans un salon de thé indien où se mêlent gâteaux indiens, anglais et arabes. Il me faudra au moins trois tasses de thé et quelques gâteaux anglais pour me contenter. Il règne dans cet endroit une atmosphère bon enfant. Nous sommes dans un bain indien. Je prends des photos de l’ensemble, et tous veulent les voir. Ils nous photographient aussi avec leurs portables et nous demandent d’où nous venons. Ils semblent connaitre la France !

Puis nous partons vers le vieux temple. Il est complètement enserré dans la vieille ville. En face dans de vieilles galeries, il y a des échoppes et des d’artisans. Nous faisons le tour et je me fais harponner par un rabatteur qui veut me confectionner des tuniques. Celles qu’il me montre ne sont pas vilaines et je me laisse tenter. Une prune et l’autre verte, en soie et coton, feront l’affaire pour 1000 roupies. Enfin nous entrons dans le temple. Il est magnifique. Les tours sont de même forme que dans les autres temples, mais elles sont peintes. A l’intérieur, il y a un grand bassin de purification comme dans les temples Sicks. Les plafonds des galeries sont peints de rosaces de couleurs vives. Tous les piliers sont sculptés et le haut est peint de vert ou de rose. Les fidèles se prosternent devant chaque autel où sont représentées les différentes divinités. Je mitraille un maximum, partout où c’est possible. De toute façon nous n’avons pas le droit de rentrer dans la partie des cérémonies religieuses, avec les brahmines. Josette n’est pas contente et elle le dit au prêtre qui est à l’entrée et où il est écrit : « Les étrangers, ne sont pas admis ». Ils n’auraient jamais dû dire cela comme cela, car un étranger peut bien être indou ; oui, mais c’est rare, et là, c’est moi qui le dit !

Le soir, nous allons boire une bière au Suprême hôtel, sur le toit terrasse qui domine la ville et ouvre une vue sur le temple, imprenable.

Mercredi 13 février, en reoute pour Kochi dans le Kérala

En route pour le Kérala et Kochi, lieu pour lequel Josette a créé, Souffle de L'inde. Le voyage durera 8 jours et comprend plusieurs milliers de kilomètres. Nous prenons une voiture avec Chauffeur. Il est très difficile pour un européen de s’aventurer sur les routes indienne avant un « stage » approfondi pour se mettre à leur méthode… Notre itinéraire suit les grand temples indoux de Pondichéry à Thanjavur (Tenjore), puis Madurai. Nous passerons voir les cultures du thé qui sont spectaculaires à ??? et nous nous dirigerons vers Kochi. Il faudra franchir la chaine montagneuse qui sépare le Kéral du Tamil Nadu. Nous allons monter au dessus de mille mètre et le temps changera certainement.

 

Nous partons donc vers le sud le long de la côte. Josette veut me faire voir les villages et l’océan indien plutôt que de prendre l’autoroute à l’intérieur des terres avec un paysage plus mono-lytique. La rue grouille d’un trafic intense. Au bout d’une heure environ, voire plus, nous sortons de cette agitation et commençons à traverser la campagne. Nous traversons des rizières. Elles forment de grands champs d'une couleur verte que j'avais oubliée. Des femmes et des hommes ont les pieds dans l'eau, le corps plié en deux pour repiquer les tiges de riz. Le chauffeur ralentit pour que je puisse les photographier.

Nous nous arrêtons enfin à Chidambaram pour visiter un temple Indou.

Dans une petite échoppe, à l'entrée, nous laissons nos chaussures et rentrons pieds nus. En Inde beaucoup de gens marchent encore pieds nus et pas seulement que les pauvres. Nous entrons dans le temple. Il y a beaucoup de brahmines. Ils ne veulent pas que je les photographie, dommage. Ils sont torse nu avec un joli pagne blanc long, drapé sur leur hanches avec les plis savants. Certains sont rasés, d'autres ont les cheveux longs, noirs ou blancs, relevés en chignon. Leur visage est peint de rouge.

Une fois passée la grande porte, le temple s'ouvre sur une vaste esplanade immense, avec différents plates-formes couvertes où les gens s'assoient pour méditer. Ce temple est très vieux. Nous sommes attirés par une musique de tambourins et de cloches. C'est  une puja. Des bramines s'agitent dans un autel surélevé, avec des plateaux d'où sortent des flammes. Sur la droite, deux hommes actionnent deux énormes cloches qui font un vacarme épouvantable. J'ai la tentation de me boucher les oreilles mais je m'aperçois que personne ne le fait. Alors, je résiste. Les fidèles sont massés, en file indienne, en face de l'autel, les mains jointes sur la poitrine et suivant les sons d'autres clochettes, lèvent les bras au-dessus de la tête. L'office se termine et nous faisons le tour du temple qui est une vaste enceinte rectangulaire avec 3 tours, "Gopurame" en forme de trapèze ou de pyramide dont le haut aurait été coupé. Leur hauteur est vertigineuse.  elles sont sculptées et peintes sur toutes leur hauteur de figurines et représentations divines. Extraordinaire.

A la sortie, nous goutons un « ladu », boule jaune de farine et sucre et beurre, colorée avec du curcuma. C'est sucré, mais sans parfum très tranché. Ce gâteau a été béni, il doit être mangé avec respect.

A la sortie du temple, nous retrouvons la rue grouillante. Des mendiantes nous accostent des enfants enveloppés dans un linge autour de leur cou et d’autres enfants en âge de mendier. Ils sont certainement du même type de familles que ceux qui sont accueillis par Sharana.

 

Puis, nous filons jusqu'à Trinkebar ou nous nous arrêtons pour le déjeuner. Il est 14 heures. C'est une station balnéaire avec un vieil air colonial. Nous nous attablons au "non hôtel" ! C'est tout de même un hôtel, face à la mer. La bâtisse est bordée d'une galerie couverte et soutenue par d'énormes colonnes. L'endroit est propre et nous repose.

Cette station semble toutefois un peu morte, il semble que ce soit une ancienne colonie hollandaise. De magnifiques maisons sont en rénovation.

Nous repartons et au bout de plus d’une heure de trajet, josette se rend compte que nous revenons en arrière. Le chauffeur ne connait que les grandes routes et autoroutes et n’a pas suivi nos consignes de garder la route de bord de mer. Nous perdons ainsi au moins deux heures de voyage. Nous filons vers Thanjavur (Tanjore) où il y a un autre temple à voir. Mais le jour tombe et nous nous arrêtons dans un hôtel conseillé au guide du routard : « Ideal river View resort ». Très bel hôtel avec piscine, mais fort cher pour les individuels. Josette, très forte en affaire, négocie le prix.

 

La cuisine indienne :

Jusqu’à présent, à Pondichéry, nous avons surtout mangé chez Josette. Une cuisinière vient tous les matins confectionner notre repas de midi. Elle cuisine très bien et nous mangeons régulièrement des chapatis, un  ragout de viande et de légumes (souvent des pommes de terre), des légumes verts, style aubergines, du riz ou des boules faites avec de la pâte de riz, des idlis. C’est très bon et pas trop épicé pour des palais occidentaux. Sinon, nous allons manger au restaurant mais pour « internationaux » donc, c’est moins intéressant !

 

 

 

mardi 12 février, visite des sites de Sharana

 

La journée sera consacrée à la visite des différents sites pour les enfants de Sharana.

 

sharana, souffle de l'inde, Brigitte Périllié

Nous nous rendons au siège de l'association où nous attend Vitri, le directeur. Nous commençons par le Day care center non loin du siège. C’est une crèche où sont accueillis à la journée des enfants démunis. Ils semblent avoir deux à trois ans environ, mais ils peuvent aller jusqu’à 5 ans. Ce sont des enfants Gyspsies. Les parents vivent dans des bidons villes ou dans les bois. Ils ne les lavent jamais. Ils sont une vingtaine présente dans les locaux ce matin. Ils présentent quelques signe de rachitisme et de malnutrition. Une femme les lave, une autre les habille de propre et une troisième les fait jouer et leur apprend, à l'aide de dessins des mots en tamoul. Il est encore tôt, ils seront nourris un peu plus tard.

Les locaux sont spartiates pour nous mais surement luxueux pour eux qui n'ont pas toujours un toit sur la tête.

Ces enfants sont magnifiques, souriants et très sociables. Ils jouent ensemble, s'approchent de nous et nous tendent les mains, s’accrochent à nos jambes ou nous montrent leurs jouets. Ils recherchent notre attention et semblent ravis que je les photographie.

 

A l'étage, c'est une terrasse couverte d'un toit de palme. Là, un jeune garçon d'environ 10-12 ans joue seul sur un tapis. Il vient d'arriver. Son père est mort et sa mère est prostituée. Il sera gardé quelques jours, là pour voir comment il se comporte et sera surement orienté vers le shelter. Cet enfant est triste, voir un peu prostré. Il ne nous accordera aucun regard.

Puis nous partons vers un autre site, au sud de la ville Angalakupam. Nous arrivons dans un village assez coquet, sans ordures étalées par le vent, comme pour tout le reste des villes et des campagnes indiennes. Vitri nous présente une crèche où sont accueillis des enfants de 3 à 6 ans environ. Ce sont les enfants des paysans du village. Ils peuvent ainsi aller travailler dans les champs, l’esprit libre. On entre par un magnifique jardin avec un puits en son centre. Un bâtiment en L, ceinture l’enclos. C’est la fin de la matinée et les enfants sont couchés sur une natte, dans la grande salle de jeu. C’est un moment de quiétude avant de prendre le repas. Le bâtiment abrite aussi un dispensaire qui accueille tous les gens du village. C’est indispensable car la ville est loin et les gens sont peu motorisés. L’essence coute presque le même prix ici qu’en France (près d’un euro le litre) Cela parait fou, quand on sait que les salaires sont de 7 à 10 fois inférieurs aux nôtres). L’intérêt de ce centre, c’est qu’il est aujourd’hui directement géré par les femmes du village. Ce sont elles qui ont proposé de le faire dès qu’elles ont su que Sharana voulait développer un projet chez elles. L’association n’apporte aujourd’hui que le financement des salaires et de la nourriture. Elle contrôle le bon fonctionnement de l’ensemble. Cette initiative a créé environ 6 emplois. Un médecin et un infirmier sont attachés au dispensaire.

Ces centres, crèches permettent non seulement de suivre de très près l’éducation des enfants, mais aussi la santé des familles et leur activité économique. Des micro-crédits sont accordés aux femmes pour qu’elles puissent démarrer une activité sans être dépendantes de leurs maris.

A côté, des femmes filent de la fibre de coco qui sert à faire des cordes. On en voit des piles, exposées sur les bords des routes. Nous arrêtons pour les regarder faire. Elles sont 4 jeunes femmes, probablement que leurs enfants sont à la crèche à côté.

Le village est bordé d’une rivière et de champs de cacahuètes. Je fais des photos. Josette me montre des petits préaux qui sont les buchers mortuaires. Il y en a un peu partout, toujours à l’écart des villages, dans les champs.

Nous poursuivons pour aller au centre d’Arangano qui est la fierté de Sharana. Quand on entre dans la propriété, on voit un bel immeuble à un étage, et un autre de plain-pied. Le premier bâtiment abrite un Day care center pour les tous petits et dans le deuxième, le centre d’apprentissage de menuiserie.

Une vingtaine de gosses sont accueillis à la journée. Les apprentis, eux ont environs 16-17 ans et sont une douzaine. Mais ce lieu est aussi original car il est un centre expérimental d’agriculture. Sont cultivés, cacahuettes, légumes, bananes et noix de coco. Depuis quelques années, une expérience de production de protéines végétales est menée. Il s’agit de la spéruline, qui est une algue obtenue par la photosynthèse de l’eau et du soleil. Cette algue est produite dans de grands bassins dont l’eau est filtrée avec une épuisette de linge fin et un tamis également de linge fin. Il est ainsi recueilli une pate verte, assez liquide, qui est ensuite séchée au soleil, puis dans un four spécial. Lorsque ce processus est accompli, la spiruline se présente soit en poudre insérée dans des petites capsules, soit sous forme de petits bâtonnets. Cette spiruline permet de mener un programme de nutrition intensive des enfants recueillis mais aussi de la population des environs.  Il est 13 heures et Vitri nous propose de manger sur place. Nous partageons donc le repas de la communauté. On nous dresse une table alors que les petits sont attables par terre sur la terrasse le long du bâtiment, face aux champ de cacahuète. La vue est agréable. Ils ont devant eux une grande assiette en allu et un gobelet. Nous aurons le même service. Dans la grande assiette, une dame verse une grande cuillère de ris, puis un ragout de pommes de terre et une omelette aux herbes. C’est délicieux et assez épicé. Je demande, les enfants mangent aussi épicé que cela ? Oui ; me répond Vitri, pas de problème. En fait, les épices purifient les plats et permettent une meilleure digestion. Pour finie le repas, on me reverse une cuillère de riz sur lequel on verse du curd (yaourt). C’est douçâtre, comme un gâteau de riz. Je ne peux pas tout manger. 

Nous retournons au centre de base où Vitri prend une nouvelle bouteille de gaz que nous allons porter dans un autre centre. Nous sortons de la ville, au nord de Pondy et roulons bien plus loin qu’Auroville. Nous arrivons dans un village assez misérable, Matour. Nous livrons une bouteille de gaz dans une crèche, misérable aussi, mais qui a le mérite d’exister dans cet environnement assez moyenâgeux. Les enfants ne sont plus là. Il est plus de 16 heures et les parents les ont récupérés. Josette m’explique qu’il n’y pas le même dynamisme ici qu’Angalakupam. A l’allure du village, cela se voit. Mais les gens qui sont là, devant leurs cahutes, sont souriants. Ce sont des femmes, des enfants et des vieillards. Une femme et sa fille tressent une feuille de bananier, sur le sol. Nous faisons quelques photos, tout le monde se laisse faire et le groupe s’agglutine autour de moi pour voir mes photos. Mais très vite, je n’ai plus d’energie et je n’ai pas pris mon autre appareil photos.

Nous allons ensuite au Shelter (refuge) qui accueille à temps plein, des enfants en grand danger dans leur famille. Une petite fille m’attrape par la main et m’amène voir les décorations en faïences cassées qu’ils ont posées sur la façade du bâtiment.  Il y a là des danseuses, des animaux, une maison, un arbre dont elle est très fière. L’installation est aussi assez spartiate. La maison principale est composée d’une grande pièce et de dépendances cuisine, placard , douches) à l’arrière. Je n’ai pas l’impression qu’il y ait des chambres. Les enfants dorment tous ensemble sur des nattes dans la grande salle. Lorsque nous arrivons, un jeune garçon est allongé par terre, il se tient la tête et semble dormir. Il ne bouge pas. Vitri me dit qu’il a besoin de se reposer. Normalement les garçons doivent dormir dans l’autre bâtiment, mais il y a des travaux à faire pour isoler le toit qui est à clair voie. Mais il y a des douches et cela pourra faire l’affaire lorsque les travaux seront faits. Il ne dit pas quand ? Il est vrai que le climat est plus clément ici qu’en Europe. Il n’y a pas besoin de bâtiments très sophistiqués. Lors d’une de ses visites, Josette a vu les enfants laver eux-mêmes leurs vêtements. Ils ont entre 3 et 10 ou 12 ans. Elle a lancé un appel sur internet pour récolter des fonds pour acheter une machine à laver. L’argent nécessaire a été réuni, elle sera installée prochainement. Un coup de peinture ferait du bien aux murs aussi, ils sont bien tristes.  Devant nous, Vitri fait mettre les enfants en file indienne et leur fait fermer les yeux pour se calmer. Un peu de méditation ne peut pas faire de mal…

Au bout de quelques minutes, une équipe d’animateurs de la ludothèque mobile arrive et organise des jeux de société avec les eux sur la terrasse. Nous restons là environ ½ heure, puis repartons.

Nous rentrons au centre de base vers 18h30 – 19h.

 

11/02/2013

Carnet de voyage en Inde - Sharana - Souffle de l'Inde -

Enfants.pngLundi 11 février,

Nous sommes à Sharana, pour assister à une réunion de coordination hebdomadaire des travailleurs sociaux sur le suivi des enfants.

Tous les mois, ils doivent faire un bilan à l’association de l’ensemble de leur travail. Ils font également leurs prévisions d’actions.

Vetri est le chef de l’équipe. Il dirige également le « vocationnel training center » qui est un centre d’apprentissage en menuiserie. Neuf jeunes ont passé un examen de 6 mois de présence, avec succès.

Au grand hôpital Jipmer, il voit toutes les semaines 150 patients atteints de maladies neurologiques. Sharana, met à disposition un TS pour aider les patients à mieux comprendre leur maladie, leur traitement, ainsi qu’aux familles. Normalement, il devrait suivre 30 patients. Il aide les familles à garder les patients qui attendent des heures avant d’être examinés. Aucun médecin ne va à domicile, c’est toujours le patient qui se déplace à l’hôpital.

The Day Care center est centre privé appartenant à Sharana, agréé par le Gouvernement. Les enfants qui ont faim vont y manger. Ils viennent également lorsqu’il n’y a pas école et pour faire leurs devoirs le soir. 100 enfants y sont accueillis en permanence et deux cent sont en contact avec le centre.

Vetri supervise un camp médical avec 8 médecins, dans les campagnes reculées. Il distribue de la spiruline (protéines) aux enfants les plus dénutris,

Il s’occupe également de trois jeunes filles dont les mères sont prostituées. Il doit être très attentif envers elles sinon, elles risquent d’être récupérées par leurs parents et envoyées se prostituer aussi.

Il gère aussi les microcrédits attribués par le Consulat de France, aux ressortissants français en grande difficulté.

 

Manuel : raconte que cette semaine, des enfants se sont échappés du Shelter (pensionnat). Ils les ont cherché pendant 3 heures et les ont retrouvés près de chez leurs parents qui n’étaient pas là. Ils doivent vite les retrouver sinon, les parents risquent de les renvoyer mendier.

Josette a lancé un appel de dons sur internet pour acheter une machine à laver. Elle avait découvert que les enfants du shelter lavent eux-mêmes leurs habits. La somme nécessaire a été réunie et l’achat va être fait. Les enfants sont ravis et promettent d’embrasser Josette.

Peter,  suit les parrainages. Ils sont de deux ordres, parrainages individuels ou collectifs sur un quartier ou village. Il gère les dons et les répartit en fonction des besoins identifiés des enfants. Il y a 1300 enfants parrainés dont 330 individuels.

Il va contacter 22 parrains ce mois-ci qui viennent à Pondichéry voir les enfants et éventuellement leur famille. Le travailleur social est chargé de ces rencontres.

Kaladévi (femme) s’occupe de la logistique de l’équipe, de la gestion des différentes activités, des cours du soir des enfants, des comptes des enfants parrainés.

Amala : assistante sociale, suit des filles : 8 filles et 2 mères. Elle a supervisé les devoirs des enfants en absence des instits, et anime la ludothèque mobile dans les quartiers.

Mani s’occupe du Day care center(DCC), et développe trois programmes : librairie et ludothèque mobiles et travail de rue. Il va tous les jours dans les quartiers pour repérer les enfants qui trainent et les scolariser. Il va les chercher dans les bidons villes et les amène au centre de jour, où ils sont lavés, habillés et nourris. Un bilan de santé est fait et en fonction de leur âge, les enfants vont ensuite au Shelter ou les plus petits restent au DCC, c’est-à-dire retournent dans leur famille pour la nuit. C’est une négociation permanente avec les parents pour pouvoir suivre les enfants et leur offrir une éducation.

Ravi visite des écoles pour mettre en place des nouveaux parrainages d’enfants. Il s’occupe du corps médical et des cours du soir. Il tient les dossiers administratifs des enfants, visite les familles…

Vers 11heures, nous montons à l’atelier où les dames cousent. Josette vérifie leur travaille et donnent quelques conseils et consignes.

femmes5.pngL’après-midi nous retournons à l’atelier où doit avoir lieu une réunion de debriefing. Les femmes sont souvent indolentes et il faut les dynamiser régulièrement pour leur rappeler pourquoi et comment elles ont la chance d’avoir cet emploi, comment elles doivent se comporter pour assurer une production de qualité mais aussi comment elles doivent vivre en petite communauté pendant le temps de travail : partage, solidarité, rigueur dans le travail, exigence du travail bien fait… rien n’est oublié dans le message. Elles sont également invitées par Josette à dire leurs questionnements et sentiments. Après cela, nous leur proposons la lingerie que j’ai apportée. Elles prennent pour elles et leurs filles quand elles en ont. Elles me remercient de cet apport. J’en profite donc pour remercier aussi toutes les Grenobloises qui ont donné leur stock !

 

Carnet de voyage en Inde - Pondichéry - Souffle de l'Inde -

Dimanche 10 février :Retour à Auroville,

souffle de l'inde,josette rey,brigitte périllié,conseil général isère

Nous retournons à Auroville pour que je puisse découvrir le matrimondir, imaginé par la mère, fondatrice de cette cité. Je m’engouffre aussi dans les boutiques dont les produits sont fabriqués sur place dans un esprit de commerce équitable, respectueux de l’environnement.

Nous y retrouvons Françoise et sa famille, bénévole à l'association, qui passe à Pondichéry une année sabatique.

Notre soirée sera également très shopping au Sunday market de la ville indienne.

Je ne vous ai pas parlé du temps. il fait très beau ici, tous les jours, la température est autour de 28° !!!!