11/02/2013
Carnet de voyage en Inde - Sharana - Souffle de l'Inde -
Lundi 11 février,
Nous sommes à Sharana, pour assister à une réunion de coordination hebdomadaire des travailleurs sociaux sur le suivi des enfants.
Tous les mois, ils doivent faire un bilan à l’association de l’ensemble de leur travail. Ils font également leurs prévisions d’actions.
Vetri est le chef de l’équipe. Il dirige également le « vocationnel training center » qui est un centre d’apprentissage en menuiserie. Neuf jeunes ont passé un examen de 6 mois de présence, avec succès.
Au grand hôpital Jipmer, il voit toutes les semaines 150 patients atteints de maladies neurologiques. Sharana, met à disposition un TS pour aider les patients à mieux comprendre leur maladie, leur traitement, ainsi qu’aux familles. Normalement, il devrait suivre 30 patients. Il aide les familles à garder les patients qui attendent des heures avant d’être examinés. Aucun médecin ne va à domicile, c’est toujours le patient qui se déplace à l’hôpital.
The Day Care center est centre privé appartenant à Sharana, agréé par le Gouvernement. Les enfants qui ont faim vont y manger. Ils viennent également lorsqu’il n’y a pas école et pour faire leurs devoirs le soir. 100 enfants y sont accueillis en permanence et deux cent sont en contact avec le centre.
Vetri supervise un camp médical avec 8 médecins, dans les campagnes reculées. Il distribue de la spiruline (protéines) aux enfants les plus dénutris,
Il s’occupe également de trois jeunes filles dont les mères sont prostituées. Il doit être très attentif envers elles sinon, elles risquent d’être récupérées par leurs parents et envoyées se prostituer aussi.
Il gère aussi les microcrédits attribués par le Consulat de France, aux ressortissants français en grande difficulté.
Manuel : raconte que cette semaine, des enfants se sont échappés du Shelter (pensionnat). Ils les ont cherché pendant 3 heures et les ont retrouvés près de chez leurs parents qui n’étaient pas là. Ils doivent vite les retrouver sinon, les parents risquent de les renvoyer mendier.
Josette a lancé un appel de dons sur internet pour acheter une machine à laver. Elle avait découvert que les enfants du shelter lavent eux-mêmes leurs habits. La somme nécessaire a été réunie et l’achat va être fait. Les enfants sont ravis et promettent d’embrasser Josette.
Peter, suit les parrainages. Ils sont de deux ordres, parrainages individuels ou collectifs sur un quartier ou village. Il gère les dons et les répartit en fonction des besoins identifiés des enfants. Il y a 1300 enfants parrainés dont 330 individuels.
Il va contacter 22 parrains ce mois-ci qui viennent à Pondichéry voir les enfants et éventuellement leur famille. Le travailleur social est chargé de ces rencontres.
Kaladévi (femme) s’occupe de la logistique de l’équipe, de la gestion des différentes activités, des cours du soir des enfants, des comptes des enfants parrainés.
Amala : assistante sociale, suit des filles : 8 filles et 2 mères. Elle a supervisé les devoirs des enfants en absence des instits, et anime la ludothèque mobile dans les quartiers.
Mani s’occupe du Day care center(DCC), et développe trois programmes : librairie et ludothèque mobiles et travail de rue. Il va tous les jours dans les quartiers pour repérer les enfants qui trainent et les scolariser. Il va les chercher dans les bidons villes et les amène au centre de jour, où ils sont lavés, habillés et nourris. Un bilan de santé est fait et en fonction de leur âge, les enfants vont ensuite au Shelter ou les plus petits restent au DCC, c’est-à-dire retournent dans leur famille pour la nuit. C’est une négociation permanente avec les parents pour pouvoir suivre les enfants et leur offrir une éducation.
Ravi visite des écoles pour mettre en place des nouveaux parrainages d’enfants. Il s’occupe du corps médical et des cours du soir. Il tient les dossiers administratifs des enfants, visite les familles…
Vers 11heures, nous montons à l’atelier où les dames cousent. Josette vérifie leur travaille et donnent quelques conseils et consignes.
L’après-midi nous retournons à l’atelier où doit avoir lieu une réunion de debriefing. Les femmes sont souvent indolentes et il faut les dynamiser régulièrement pour leur rappeler pourquoi et comment elles ont la chance d’avoir cet emploi, comment elles doivent se comporter pour assurer une production de qualité mais aussi comment elles doivent vivre en petite communauté pendant le temps de travail : partage, solidarité, rigueur dans le travail, exigence du travail bien fait… rien n’est oublié dans le message. Elles sont également invitées par Josette à dire leurs questionnements et sentiments. Après cela, nous leur proposons la lingerie que j’ai apportée. Elles prennent pour elles et leurs filles quand elles en ont. Elles me remercient de cet apport. J’en profite donc pour remercier aussi toutes les Grenobloises qui ont donné leur stock !
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