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18/03/2015

Pour continuer les expressions sur la disparition de l'Amphipédia

De la part de Michel Belletante, ancien directeur de l'Amphithéâtre de Pont de Claix !

Lettre ouverte a_ Christophe Ferrari.pdf

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17/03/2015

Fin programmée des saisons culturelles de l’Amphipédia

canton de Vif, canton de Pont de Claix, Brigitte Périllié, Michel Belletante, Emmanuelle BibardNous avons appris, il y a quelques jours, la fin de la convention qui lie l’association Amphipédia avec la municipalité de Pont de Claix. Cette association qui programme la saison culturelle de la ville depuis plus de 4 ans sera démantelée. Cette rupture qui est bien sûr du droit et du libre arbitre de la municipalité aura beaucoup de conséquences pour la ville elle-même et ses habitants mais aussi pour les alentours, notamment pour le jeune public.

En effet, l’Amphithéâtre de Pont de Claix est depuis quelques décennies une scène régionale. Cela veut dire qu’elle bénéficie de financements de la part de l’Etat via la DRAC mais aussi de la Région Rhône-Alpes et, du Département de l’Isère. A ce titre, l’association Amphipedia qui gère l’amphithéâtre, s’engage à élargir ses interventions au-delà de la ville et à toucher des publics précis dont les scolaires du sud du département. Régulièrement, nos collégiens de Claix, Varces, Vif, Jarrie mais aussi de Bourg d’Oisans viennent  assister à des spectacles qui leur sont dédiés ; jeunes dans leur cursus scolaire et qui reviennent ensuite avec leurs familles. Les artistes vont dans les établissements de la ville, dans les quartiers pour rencontrer les publics qui n’ont pas l’habitude de venir au théâtre. Musique, danse, théâtre sont proposés durant chaque saison à des prix accessibles à tous. Cet établissement rassemble et déploie tout ce qu’on peut imaginer en termes de vulgarisation de la Culture tout en restant une Culture de qualité, exigeante pour les artistes, ludique mais profonde et diversifiée pour le public.

Cette décision donc est, non seulement surprenante, mais elle est suicidaire. Suicidaire pour la Culture et les artistes qui voient disparaitre une fois de plus, un lieu de diffusion artistique, suicidaire pour les habitants qui n’auront plus à leur porte un lieu culturel de grande qualité, un lieu d’émancipation de la pensée, un lieu d’évasion, un lieu d’échange et de partage de notre patrimoine culturel passé et contemporain, un lieu de mixité sociale.

L’Amphitéâtre de Pont de Claix a en effet la particularité d’être implanté dans un quartier dit sensible (les Iles de Mars) de forte concentration où vit une population en grande difficulté économique et sociale, très souvent éloignée de la Culture. C’est un équipement où vient un public très attaché à la qualité artistique, un public qui vient certes, autant de l’ensemble de l’agglomération grenobloise que de Pont de Claix ou du canton. Cette particularité été voulue par son créateur Michel Couêtoux, ancien maire de Pont de Claix, dans le but de désenclaver le quartier, la ville et de lui donner un rayonnement culturel régional sans oublier aucun public. Le gestionnaire précédant avec Michel Belletante avait cette mission, comme l’a aussi Emmanuelle Bibard, directrice de l'Amphipédia depuis 4 ans. Les efforts de démocratisation étaient là, ils commençaient à porter leurs fruits et, tout est arrêté.

S’en est fini, l’amphithéâtre se recentrera sur une diffusion amatrice, qui doit évidemment avoir toute sa place dans une salle locale, comme le fait déjà Varces Animation Culture (VAC) à l’Oriel de Varces, mais qui fait disparaître les créations de renommée régionale voire nationale.

Si l’on peut reconnaître que la ville consacrait une somme importante à ce projet culturel (400 000€), elle se privera des crédits affectés au projet soient 100 000 € de la Région, 50 000€ de la DRAC,  et 40 000 € du département. Si  la ville développe actuellement un nouveau projet de culture scientifique et technique aux Moulins de Villancourt, il n’est pas assuré que les crédits actuellement remis en cause par cet arrêt soient repositionnés sur ce nouveau projet. La salle sera aussi dévolue aux conférences scientifiques dont l’objet est différent. Et, comment expliquer au public qui venait pour la diversité de la programmation, qu’il devra désormais s’intéresser aux sciences, même sur des formes différentes. A l’impossible nul n’est tenu mais, le risque n’est-il pas de voir encore se réduire le public touché, à l’heure où justement il faut l’élargir ?

Autre question que l’on peut se poser : comment fidéliser un public large sur des programmations dont l’objet se resserre encore plus ?

Et, les programmations en directions des scolaires prévues jusqu’à la fin de l’année pourront – elles être conservées ?

 

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