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12/03/2010

Contre l'appauvrissement des conditions d'accueil des jeunes enfants

Hier, jeudi 11 mars, avait lieu une rare journée de grève des professionnels de la petite enfance, pour la défense d'un accueil des jeunes enfants de qualité.

En effet, le gouvernement envisage de réduire les normes d'encadrement des enfants pour réduire les coûts de fonctionnement des structures collectives. Coûts déjà faibles au regard des compétences et les responsabilités exercées par les professionnels, mais coûts importants quand on sait qu'ils sont constitués à 80 % par les salaires.

Cette réduction des normes d'encadrement serait de l'ordre d'un passage d'un professionnel pour 8 enfants qui marchent à 12. Pour les bébés qui ne marchent pas, le chiffre passerait de 5 à 6. Imaginez vous vous occuper seule de 6 bébés dans un environnement où il y aura un autre professionnel pour 12 petits qui marchent, certes, mais qui ne sont évidemment pas autonomes dans les gestes de la vie quotidienne !

Mais ce n'est pas tout, cette réforme s'accompagnerait d'une baisse des qualifications exigées dans les crèches au détriment des éducatrices de jeunes enfants et des auxiliaires puéricultrices dont pourtant les compétences sont très appréciées des responsables des équipements et des parents !

On croit vivre un mauvais rêve !

Et ce projet s'accompagne d'un autre... la création des jardins d'éveils qui tendront à sortir les enfants de 2 ans des crèches, en « sas » de la maternelle avec un encadrement minimum et surtout une qualification minimum. Là où il y a principalement des éducatrices de jeunes enfants en crèche pour les 2-3ans, et des institutrices pour les 2-6 ans en maternelles , il y aura des personnes titulaires d'un CAP petite enfance dans les jardins d'éveil !

Cherchez le progrès !

Un développement nécessaire des capacités d'accueil des jeunes enfants dans les communes, justifie-t-il une telle régression des établissements existants et futurs ?

Ce projet sera-t-il de nature à favoriser la création de nouvelles places en structures publiques, ou favorisera-t-il la création d'établissements privés capables de jouer sur la qualité d'accueil mais avec des tarifs qui sélectionneront les publics et contribueront une fois de plus à instaurer une ségrégation sociale dans les quartiers et les villes.

Ce projet va de pair avec l'inclusion de la petite enfance dans la directive "services" de la commission européenne qui place ce secteur dans le champ marchand des services à la personne !

Ceux qui croient que les réformes que nous subissons (privatisation de la poste, EDF, réduction du nombre de fonctionnaires, fusion des départements et des régions...) aujourd'hui sont inefficaces parce que désordonnées et tous azimut, se trompent. Elles sont toutes très cohérentes et concourent  progressivement au démantèlement de nos services publics, à leur dégradation et donc à leur disparition au profit du privé. C’est une vision ultralibéraliste de notre société qui ne se cache plus.

Il est urgent de s'opposer à cette dérive et au reniement de notre histoire, de nos luttes sociales, et à la dégradation de nos conditions de vie !

Le Parti socialiste,  toute la gauche, doivent retrouver et exprimer leur cohésion pour faire face à ces agressions permanentes.

Dimanche, allez voter, Votez pour la liste de JJ Queranne : Une Région d’avance"